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    Yi Fa : La Méthode pour Demeurer dans l’Un

    Clasiques / Classics
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    • Le Professeur
      Le Professeur last edited by

      Parmi les enseignements les plus anciens et les plus dépouillés du taoïsme, la pratique dite de « garder l’Un » occupe une place singulière.

      Elle ne se présente ni comme une méthode spectaculaire, ni comme un système progressif, mais comme une exigence de cohérence intérieure si radicale qu’elle précède toutes les techniques. Le texte connu sous le nom de Méthode de la Garde de l’Un du Très-Haut Seigneur Lao appartient à cette famille de transmissions brèves, presque austères, qui visent moins à instruire qu’à réorienter profondément le pratiquant.

      Historiquement, l’expression « garder l’Un » apparaît très tôt dans la littérature taoïste. On en trouve déjà l’écho dans le Dao De Jing, où il est dit que celui qui sait préserver l’Un ne se disperse pas, et que l’unité intérieure est la condition de toute justesse. Durant les premiers siècles de notre ère, notamment sous les Han, cette notion devient centrale dans les pratiques de cultivation intérieure, aussi bien dans les courants de méditation que dans les premières formes d’alchimie interne. « Garder l’Un » ne désigne alors ni une visualisation ni un point corporel précis, mais la capacité à demeurer avant la division du cœur, de l’intention et du souffle.

      Le texte attribué à Taishang Laojun s’inscrit dans cette tradition ancienne de clarté volontaire. Il ne cherche pas à décrire des procédés complexes, mais à rappeler une loi fondamentale : lorsque le cœur est droit, l’esprit demeure entier ; lorsque l’esprit est entier, le corps se pacifie ; lorsque le corps est en paix, le souffle s’harmonise de lui-même. La pratique n’est donc pas ajout, mais retrait ; non production, mais préservation.

      Ce type d’enseignement était traditionnellement transmis à des pratiquants déjà engagés sur la Voie, souvent de manière orale, comme une correction ultime face à la dispersion subtile que provoquent même les pratiques avancées. Il rappelle que l’accumulation de techniques peut devenir un obstacle, et que l’unité ne se maintient que lorsque cesse l’intervention inutile.

      Le texte qui suit ne propose pas un chemin à parcourir, mais une manière d’être à retrouver. Il invite à revenir à la racine silencieuse de la pratique taoïste, là où l’unité n’est ni cherchée ni maintenue, mais simplement laissée intacte. Dans un monde de plus en plus fragmenté, cette sobriété radicale en fait un enseignement d’une actualité intacte, exigeant, mais profondément libérateur.


      Among the oldest and most stripped-down teachings of Taoism, the practice known as "keeping the One" occupies a unique place.

      It is presented neither as a spectacular method nor as a progressive system, but as a requirement for inner coherence so radical that it precedes all techniques. The text known as the Method of Keeping the One of the Highest Lord Lao belongs to this family of brief, almost austere transmissions, which aim less to instruct than to profoundly reorient the practitioner.

      Historically, the expression "guarding the One" appears very early in Taoist literature. We already find echoes of it in the Dao De Jing, where it is said that those who know how to preserve the One do not disperse themselves, and that inner unity is the condition for all righteousness. During the first centuries of our era, particularly under the Han dynasty, this notion became central to the practices of inner cultivation, both in meditation and in the early forms of internal alchemy. 'Keeping the One' did not refer to visualisation or a specific point on the body, but to the ability to remain before the division of the heart, intention and breath.

      The text attributed to Taishang Laojun is part of this ancient tradition of voluntary clarity. It does not seek to describe complex processes, but to recall a fundamental law: when the heart is upright, the mind remains whole; when the mind is whole, the body becomes peaceful; when the body is at peace, the breath harmonises itself. The practice is therefore not addition, but withdrawal; not production, but preservation.

      This type of teaching was traditionally transmitted to practitioners already engaged on the Way, often orally, as a final correction to the subtle dispersion caused even by advanced practices. It reminds us that the accumulation of techniques can become an obstacle, and that unity can only be maintained when unnecessary intervention ceases.

      The following text does not propose a path to follow, but a way of being to rediscover. It invites us to return to the silent root of Taoist practice, where unity is neither sought nor maintained, but simply left intact. In an increasingly fragmented world, this radical sobriety makes it a teaching that is as relevant as ever, demanding but deeply liberating.

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