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    Magie de l'Eau Daxuan

    Cours du Mois / Course of the Month
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    • Le Professeur
      Le Professeur last edited by

      Dans la vision taoïste, l’Eau n’est jamais un simple élément ; elle est une force subtile, une mémoire mouvante où se confondent les premiers instants du monde et les destinées de ceux qui le traversent.

      Au sein du grand cycle des souffles, elle représente la profondeur silencieuse, la matrice obscure qui accueille, dissout, transforme et révèle. Ce qu’elle touche, elle le libère de ses formes anciennes et l’introduit dans un autre état d’être. Il suffit d’observer la manière dont elle façonne la roche, se glisse dans les failles, recueille le reflet du ciel ou engloutit le bruit des hommes pour comprendre que l’Eau est l’enseignante la plus ancienne, plus vieille que les arbres, les pierres ou les dieux.

      Dans la tradition taoïste, chaque source jaillissante est considérée comme l’œil d’un Dragon, chaque puits comme une fenêtre vers le domaine des ancêtres, chaque lac comme un miroir où l’autre rive du réel se laisse deviner. L’eau vive n’est pas une matière passive : elle porte la pulsation du monde, sature de Qi les vallées qu’elle traverse, prélève des traces invisibles sur tout ce qu’elle effleure. Ceux qui s’y approchent dans un état de disponibilité intérieure sentent que le temps se contracte légèrement, que l’air devient plus épais, comme si un voile se déplaçait entre deux réalités.

      Les traditions anciennes, qu’elles soient taoïstes ou européennes, ont reconnu dans les sources et les puits un lien privilégié avec la guérison. L’eau qui descend dans l’obscurité et remonte chargée des forces du sol retourne symboliquement à l’origine du vivant. Elle renouvelle ce qu’elle touche, non par conquête mais par dissolution ; ce qui s’oppose à elle est défait et reconfiguré. Dans les pratiques énergétiques taoïstes, l’immersion dans l’eau froide libère les blocages internes en réveillant le Souffle des Reins, siège du Jing et de la vitalité profonde. Dans les traditions populaires occidentales, les enfants que l’on plongeait dans l’eau des puits ou les tissus que l’on imbibait pour les suspendre dans les arbres accomplissaient le même geste : donner au Yin de la terre le poids du trouble pour qu’il s’y décompose.

      La guérison par l’eau ne se limite pas au corps. Dans la pensée taoïste, l’esprit se clarifie lorsque la surface intérieure devient semblable à un lac tranquille. Le recours aux miroirs d’eau, dans lesquels apparaissent des visions, des présages ou des réponses, relève d’un même fondement : l’eau reflète ce qui existe déjà dans le cœur, mais que l’agitation quotidienne empêche de percevoir. En Chine comme dans d’autres pays, de nombreuses divinations se sont élaborées autour de ce principe : l’eau immobile qui révèle, l’eau courante qui emporte l’inutile, l’eau sombre qui laisse remonter les formes encore informes de la connaissance intuitive. Dans la lumière de la lune, l’eau devient même un instrument privilégié de révélation : elle absorbe l’éclat argenté, le brise, le recompose, et le renvoie sous forme de messages mouvants. C’est pour cela que tant de rituels, des deux côtés du monde, se tiennent à la pleine lune près des puits ou des rivages.

      L’eau possède aussi une fonction de protection essentielle. On dit qu’un esprit, une influence négative ou un souffle trouble ne peut traverser une eau en mouvement. Les ponts, les gués, les marais et les rivières sont des seuils où la nature du monde se modifie. Pour les taoïstes, traverser une rivière dans un rite revient à passer d’un état d’être à un autre. Pour les traditions européennes, jeter dans l’eau un objet possédé, confier un secret à la rivière, ou utiliser l’eau pour briser un envoûtement, procède de la même logique : l’eau ne retient pas ce qui ne doit plus être porté. Le mouvement permanent indique à l’esprit humain la voie du non-attachement.

      Autour de chaque eau se tiennent des présences. Les taoïstes parlent de dragons, de serpents célestes, de gardiens des sources, de dames des brumes ou d’esprits des rivières. Les traditions occidentales parlent de fées des puits, de fantômes rivulaires, de chevaux des lacs ou de femmes-poissons. Sous des noms différents se révèle une même perception : l’eau attire les êtres qui vivent entre les mondes, qui ne sont ni entièrement visibles ni totalement dissipés. Ils veillent, observent, parfois enseignent, parfois mettent à l’épreuve, toujours selon la qualité intérieure de celui qui les approche. Ceux qui vont vers eux avec arrogance ou légèreté n’en reçoivent que confusion ; ceux qui avancent avec respect, silence et offrande reçoivent souvent visions, guérisons ou inspiration.

      Dans la tradition taoïste comme dans les pratiques populaires, certaines eaux sont considérées comme particulièrement puissantes : celles qui ne tarissent jamais, celles qui surgissent au pied d’un rocher noir, celles qui se teintent de rouge au printemps, celles qui montent et descendent avec la lune. La rosée matinale elle-même est vue comme une condensation du Souffle céleste. Les maîtres anciens enseignaient que se laver le visage avec la rosée permettait de nourrir le Jing, d’éclaircir les yeux et de prolonger la jeunesse du Shen. Là encore, les peuples éloignés dans l’espace se rejoignent : partout, on se penche au matin pour cueillir sur l’herbe le premier souffle du Ciel.

      L’eau occupe une place centrale dans les rites de passage. Tout ce qui doit renaître doit d’abord être immergé, soit physiquement, soit symboliquement. Dans le taoïsme interne, le chaudron du bas-ventre est décrit comme une mer intérieure où se dissolvent les blocages et où se reforme la vie subtile. Les récits anciens, qu’ils parlent de chaudrons d’inspiration, de puits prophétiques ou de lacs initiatiques, sont des métaphores de ce processus. La surface de l’eau représente l’instant où la conscience quitte l’ancien état sans avoir encore trouvé le nouveau. Elle sert de seuil, de respiration, de suspension ; c’est là que se produit la transformation.

      Ainsi, la Voie de l’Eau enseigne une sagesse qui ne s’impose pas par force, mais par constance. Elle montre comment avancer sans heurter, comment pénétrer sans violer, comment transformer sans blesser. Elle rappelle que tout obstacle finit par céder sous la douceur patiente, que toute obscurité peut être éclairée par le reflet du ciel, et que tout être peut retrouver son origine s’il accepte de se dissoudre un instant dans le grand Yin.

      Celui qui suit la Voie de l’Eau apprend à laisser couler ce qui doit s’éloigner, à recueillir ce qui doit demeurer, à se déplacer comme un cours d’eau entre les pierres du monde. Il découvre dans la profondeur silencieuse non pas le vide, mais la naissance perpétuelle des formes. Là réside l’enseignement le plus ancien : l’eau n’est pas seulement une matière, elle est la mémoire du Dao et le premier langage du mystère.

      L’accès au Mystère n’est jamais un acte de volonté directe, mais une ouverture subtile qui survient lorsque le monde cesse un instant d’être ce qu’il paraît. Cette ouverture porte un nom : la Porte du Mystère, seuil invisible qui s’entrouvre entre le connu et l’inconnu. Parmi toutes les manifestations naturelles, aucune ne révèle cette porte aussi clairement que l’eau. L’eau est l’élément qui ne retient rien, qui ne résiste à rien, qui épouse chaque forme sans devenir aucune d’entre elles. Elle demeure présente même lorsqu’elle disparaît à nos yeux, et dans sa fluidité se cache une intelligence ancienne, capable de relier ce qui est séparé et d’unir ce qui semble contradictoire.

      Approcher l’eau dans une disposition intérieure correcte revient à sentir que sa surface est un voile et que ce voile peut se lever. La moindre source jaillissante évoque l’idée d’un souffle intérieur cherchant un passage vers la lumière. Le moindre puits, s’enfonçant dans la terre, rappelle la profondeur du corps humain où les essences se retirent pour préserver la vie. Le moindre ruisseau, glissant à travers les herbes, semble murmurer une langue que nous avons connue avant de naître. À ces endroits, l’esprit humain ne demeure jamais tout à fait semblable à lui-même : quelque chose de plus ancien, de plus vaste, s’y met à vibrer, et les frontières du monde habituel paraissent soudain perméables.

      Toutes les traditions ont perçu cette qualité numineuse. Ce qui entoure les eaux, qu’elles soient claires ou obscures, inspire la sensation d’un espace détaché de l’ordinaire. Le temps y semble ralenti ou dilaté. Les sons y prennent une résonance étrange, comme si un autre écho répondait depuis derrière le visible. Les gestes spontanés que l’on accomplit au bord d’une eau – se pencher, se taire, tendre la main, sonder la profondeur – témoignent du fait que l’esprit reconnaît instinctivement une présence qui excède la simple matière.

      Pour les taoïstes, cette présence n’est pas une illusion mais la manifestation du souffle primordial qui circule sous la forme du Dragon. Là où l’eau surgit du sol, le Dragon émerge. Là où l’eau disparaît, il se retire. Les sources sont alors comme des yeux, les puits comme des bouches, les fleuves comme des artères, et les lacs comme des organes où le Qi se condense. S’approcher de ces lieux, c’est approcher les pulsations du monde, entendre dans le bruit de l’eau qui tombe ou glisse un enseignement aussi ancien que la formation des montagnes.

      Ce qui rend l’eau si profondément liée au Mystère est qu’elle est la première matière de la transformation. Tout ce qui se défait, elle l’absorbe. Tout ce qui doit naître, elle le nourrit. Lorsqu’elle devient vapeur, elle disparaît sans s’abolir, et lorsqu’elle retombe en pluie, elle revient sans être identique. Celui qui contemple ce cycle sans chercher à l’interrompre comprend que chaque mouvement de l’eau est une invitation à entrer dans le même processus : laisser se dissoudre les formes anciennes de l’esprit, remonter avec une clarté nouvelle, puis redescendre dans une profondeur plus intérieure encore.

      Les traditions populaires, de leur côté, ont reconnu dans les eaux stagnantes la présence de songes et dans les eaux courantes la présence d’esprits. Elles ont perçu que les puits très anciens semblaient habités, que certains ruisseaux détournaient les voyageurs, que des bassins reculés enveloppaient les intrus de torpeur ou de clairvoyance. Elles ont mis en garde contre les heures où le voile devient trop mince, au crépuscule ou à l’aube, parce que ce sont les moments où la Porte du Mystère se laisse pressentir plus distinctement. Ce n’est pas l’imagination qui se trouble, mais la réalité elle-même qui se montre dans son état liminal.

      L’eau devient alors une gardienne. Elle ne s’ouvre qu’à ceux qui s’approchent dans la justesse, ni trop avides, ni trop distraits. Elle reflète les visages mais aussi les états d’âme, montrant parfois ce qui n’est pas encore arrivé, ou ce qui a été oublié. Elle ne parle pas avec des mots, mais avec des remous, des reflets, des transparences, des obscurités. Elle porte en elle une mémoire que rien n’efface vraiment.

      Chaque fois qu’une intention, qu’un secret, qu’une douleur ou qu’une offrande y a été déposé, quelque chose demeure dans ses profondeurs.

      Ainsi, lorsqu’on dit que l’Eau est la Porte du Mystère, on ne désigne pas un lieu spécifique, mais une manière d’être. L’eau n’est pas seulement ce que l’on voit : elle est l’état de conscience dans lequel les choses deviennent transparentes, l’instant où l’esprit cesse de coaguler autour de ses certitudes et se met à refléter sans déformer.

      Elle est l’espace intérieur où l’on perçoit l’invisible non comme une abstraction, mais comme une réalité simplement subtile. Celui qui la contemple véritablement voit sa propre nature se répondre dans le mouvement des vagues ou dans la tranquillité d’un bassin nocturne. Celui qui franchit la Porte comprend qu’il ne s’agit pas d’un passage vers un autre monde, mais d’un passage vers une autre manière d’habiter celui-ci.

      L’Eau ouvre, non parce qu’elle montre, mais parce qu’elle ramène au silence. Et dans ce silence se forme la première étincelle de la connaissance véritable.

      Si l’Eau est reconnue comme la Porte du Mystère, elle est aussi l’un des plus anciens médecins du monde. Nulle autre substance n’agit avec autant de constance, de discrétion et de profondeur. Là où le feu consume et où le vent disperse, l’eau infiltre, purifie, dissout, porte et rend la vie possible. Dans la pensée taoïste, elle correspond au Rein, racine de la vitalité, réservoir du Jing et source première de l’équilibre interne. Lorsque l’eau interne circule, le corps se rajeunit et l’esprit retrouve sa clarté. Lorsque cette eau se trouble ou se fige, les souffles pervers s’accrochent, les douleurs se cristallisent et la perception se voilent. Ainsi, guérir par l’eau ne consiste pas à y chercher un pouvoir extérieur mais à s’accorder avec la manière dont elle révèle ce qui, en soi, s’est éloigné du Dao.

      Les anciens disaient que l’eau n’attaque jamais ce qu’elle régénère. Elle ne corrige pas, elle ramène. Ce qu’elle enlève, elle ne l’arrache pas : elle le dénoue. L’eau froide réveille les profondeurs ; l’eau chaude rassouplit les voies internes ; l’eau stagnante garde la mémoire des blessures ; l’eau courante emporte ce qui n’a plus de place. Chaque forme possède son langage, et la guérison consiste à comprendre ce langage et à le laisser agir sans précipitation. Le maître taoïste reconnaît dans l’eau le principe même de la transformation : la capacité de ramener toute chose à un état où la vie peut à nouveau se réorganiser d’elle-même.

      Il existe un moment particulier dans l’expérience de l’eau, celui où le corps se dépose totalement dans sa présence. L’immersion, même brève, même partielle, provoque un relâchement qui n’est pas seulement musculaire : la densité habituelle de l’esprit se fluidifie. Les frontières intérieures, d’ordinaire si rigides, se dissolvent juste assez pour que les tensions anciennes remontent à la surface ou s’évanouissent dans un mouvement qui échappe au contrôle conscient. Ce processus, que certaines traditions ont ritualisé sous forme de bains sacrés, d’ablutions silencieuses ou de passages répétés autour d’un bassin, est identique dans son essence à ce que le taoïsme interne appelle « retourner à la racine ». Lorsque l’on retourne à la racine, même pour un instant, les blocages qui semblaient inamovibles perdent leur dureté et se laissent emporter.

      Les eaux de source, en particulier, ont toujours été considérées comme détentrices d’une vertu particulière. Surgissant des profondeurs, elles n’ont pas encore rencontré les souillures du monde extérieur. Leur fraîcheur n’est pas seulement physique : elle porte la signature d’un Yin parfait, intact, non mélangé. Les anciens guérisseurs disaient que boire une eau qui vient de surgir équivaut à absorber un fragment de l’origine du monde. Chaque gorgée contient l’écho d’un temps où le souffle n’était pas encore divisé, où la vie et le mystère n’étaient pas séparés. Cette croyance n’est pas naïve, car celui qui goûte une eau réellement pure ressent un mouvement subtil au fond du ventre, comme une porte qui se rouvre ou un sommeil qui s’interrompt.

      Il est fréquent, dans les traditions populaires comme dans les arts taoïstes, d’associer un geste ou un objet à l’eau pour en accroître la puissance thérapeutique. Une pierre déposée dans le courant avant qu’elle ne soit appliquée sur le corps, un fil de tissu plongé dans une eau consacrée avant d’être noué autour d’un membre affaibli, une herbe cueillie au matin et infusée dans une eau de pluie, tous ces gestes obéissent au même principe : l’eau absorbe et transmet. L’eau n’est pas seulement un vecteur ; elle devient le lieu où l’intention, l’essence de la plante, le souffle du praticien et l’état du malade se rencontrent pour former une nouvelle configuration. Lorsque l’eau est appelée à guérir, elle travaille à la fois dans le visible et dans l’invisible, dans la chair et dans la mémoire, dans la sensation et dans le destin. Ce qu’elle touche, elle le réinscrit dans la continuité du monde, là où les ruptures peuvent se refermer.

      La guérison par l’eau n’est jamais séparée de la guérison de l’esprit. Celui qui cherche à soigner son trouble en s’approchant d’une eau sacrée se place déjà dans une disposition particulière : il renonce pour un instant à son agitation, il accepte que quelque chose d’autre œuvre en lui. En cela, la guérison commence avant même le contact avec l’eau. Le simple fait de marcher vers un lieu humide, d’entendre le bruit d’un ruisseau enfoui, de sentir l’odeur de la mousse ou de la terre détrempée, prépare l’esprit à déposer ses fardeaux. Le bruissement de l’eau agit comme une incantation naturelle. Il attire l’attention vers l’intérieur et détourne le mental de ses fixations habituelles.

      Les taoïstes disent que l’eau enseigne la guérison par son attitude même. Elle ne se contredit pas. Elle ne s’oppose pas. Elle n’impose pas. Elle enveloppe. Elle accueille. Elle transforme sans violence. Tout ce qui guérit véritablement suit cette voie. Ce n’est pas la force qui libère, mais la capacité de laisser aller. Ce n’est pas l’effort qui restaure, mais la dissolution du trop-plein. L’eau ne guérit pas en ajoutant quelque chose, mais en retirant ce qui entrave. Elle ne donne pas la santé comme on offre un objet : elle permet simplement au vivant de se rappeler comment il respire lorsqu’il n’est plus contracté.

      Ainsi, lorsque les maîtres taoïstes parlent de l’Art de Guérison de l’Eau, ils ne désignent pas une technique, mais un accord. Se guérir par l’eau, c’est apprendre à imiter son mouvement, à épouser sa patience, à reconnaître que ce qui semble figé en soi ne l’est que parce que l’esprit se cramponne à des formes anciennes. L’eau révèle que rien n’a vocation à demeurer immobile. Lorsque son enseignement est intégré, le corps redevient fluide, l’esprit redevient spacieux et le souffle retrouve son axe naturel.

      Guérir par l’eau, en définitive, c’est revenir à un état de souplesse originelle. C’est laisser le monde intérieur redevenir un paysage où le Qi circule librement. L’eau n’impose jamais sa guérison : elle propose un chemin, et ce chemin nous ramène vers la simplicité première, là où la vie s’écoule sans heurt, comme un ruisseau qui ne se demande jamais comment franchir les pierres qui se dressent sur sa route.

      La Magie de l’Eau Daxuan

      1. Sources et puits sacrés : la porte des profondeurs

      Cette première partie explore les lieux où l’eau jaillit ou s’enfonce, entendus comme points d’accès à l’invisible. Les sources, les puits, les fontaines anciennes ont toujours été perçus comme des nœuds de forces, des “portes” par lesquelles le monde humain et le monde des esprits se rencontrent.

      On y étudie les rites de guérison associés aux puits, les offrandes, le rôle des arbres protecteurs, les traditions de silence, les circulations rituelles autour du bassin, l’usage des épingles, tissus et objets personnels, ainsi que la puissance conférée par la présence d’un gardien ou d’une gardienne du lieu.

      Cette partie constitue la fondation du cours, car elle enseigne comment s’approcher de l’eau dans un état de respect, d’écoute et de relation.

      2. Bassins, étangs et lacs : miroirs du seuil

      La seconde partie traite des eaux dormantes, dont la surface lisse devient une frontière subtile entre les mondes. Ces eaux possèdent une profondeur symbolique : elles attirent, troublent, hypnotisent, et révèlent des présences souvent ambivalentes.

      L’étude porte sur les pratiques magiques liées aux bassins naturels ou bâtis, sur l’usage des eaux stagnantes comme réceptacles des influences, sur les rites de bannissement ou de renvoi des maléfices, sur les initiations nocturnes près des lacs et sur les expériences visionnaires rapportées dans ces lieux.

      On y aborde aussi les phénomènes étranges - sons, illusions, états modifiés de conscience - compris comme des manifestations de l’esprit du lieu.

      3. Rivières et courants : l’art de laisser aller

      Dans cette partie, l’attention se porte sur les eaux en mouvement. Elles sont associées au relâchement des fardeaux, à la purification dynamique, à la dissolution de ce qui entrave, ainsi qu’au transport symbolique du mal ou de la maladie.

      Les rivières enseignent le lâcher-prise et la transformation continue.

      On y apprend comment confier un trouble au courant, comment créer des eaux enchantées à partir de pierres chauffées et plongées dans le flot, comment utiliser une rivière pour briser un sort, se protéger, révéler un mensonge ou guider un destin.

      On étudie également les rites des guérisseurs, les charmes transmis par les traditions romani, et les interdits liés à la traversée des eaux vives.

      4. La mer : le royaume des forces primordiales

      Les côtes, les marées, les tempêtes et l’immensité marine constituent la matière de ce module.

      La mer est perçue comme la plus vaste puissance magique d’eau, liée au destin, au chaos créateur, aux changements irrésistibles et aux pactes avec les esprits.

      On s’y consacre aux rites de bannissement déposés au bord de la marée descendante, aux pratiques de vente de vents, aux protections maritimes, aux charmes contre la noyade, aux fossiles et coraux employés comme amulettes, aux tempêtes invoquées ou détournées, ainsi qu’aux esprits marins, sirènes, gardiens et êtres intermédiaires.

      Cette partie dévoile comment la mer représente la force brute du Yin profond, capable de donner comme de reprendre.

      5. La rosée : l’eau céleste

      La cinquième partie se tourne vers la rosée, considérée comme une eau subtile, légère, directement issue du souffle céleste.

      Elle est réputée pour ses vertus de beauté, de régénération et de protection. Dans l’histoire magique, la rosée du premier mai est la plus recherchée ; elle sert à clarifier la vue, purifier la peau, guérir certaines faiblesses corporelles, protéger du mauvais œil ou agir sur la fertilité de la terre et du bétail.

      Ce module enseigne la manière traditionnelle de la collecter, l’usage des tissus, des gestes silencieux, des itinéraires secrets, ainsi que sa fonction dans les rites de sorcellerie pastorale.

      6. Les eaux enchantées : créer, bénir, transformer

      Cette partie enseigne comment préparer des eaux consacrées ou charmées.

      Il s’agit de comprendre le pouvoir d’absorption de l’eau, sa capacité à retenir une intention, le souffle d’un rite ou l’essence d’une plante.

      On y apprend les procédés pour bénir une eau sans prêtre, y plonger métaux, pierres, fossiles, herbes médicinales, ou encore la charger par la parole, le silence, la chaleur ou la lumière.

      Cette section relie la magie populaire aux procédés rituels anciens : eaux de guérison, eaux de protection, eaux d’exorcisme, eaux porteuses d’influence.

      7. Hydromancie : lire les messages du monde

      Cette partie introduit l’art de diviner par l’eau sous toutes ses formes.
      Les eaux tranquilles servent de miroir, les eaux vives révèlent les trajectoires, la surface déformée offre visions et présages.

      On y étudie les techniques de réflexion, les apparitions, les bulles, les objets flottants, les couleurs, les ombres, les métaux fondus dans l’eau (molybdomancie), les œufs jetés dans l’eau (oomancie), ainsi que les mouvements spontanés des poissons dans certains puits.

      Ce module développe la capacité à percevoir l’émergence des signes plutôt qu’à projeter un sens préfabriqué.

      8. Les esprits de l’eau : gardiens, divinités, êtres liminaires

      La huitième partie s’intéresse aux entités associées à l’eau : dragons, sirènes, nymphes, chevaux aquatiques, hags nocturnes, divinités guérisseuses, esprits de puits et gardiens de sources.

      On y étudie leur rôle, leurs manifestations, leurs exigences, leurs dangers potentiels, et la manière de les aborder selon les traditions anciennes.

      Ces êtres incarnent la relation vivante entre l’humain et le monde subtil. Apprendre la magie de l’eau implique d’apprendre à vivre avec eux, à les honorer, à éviter de les offenser et à reconnaître leurs signes.

      9. Eau et sorcellerie traditionnelle : le cercle, le chaudron et l’initiation

      La dernière partie aborde la dimension la plus ésotérique et initiatique : la place de l’eau au cœur du culte sorcier.

      On y explore l’usage de l’eau pour purifier un cercle, ouvrir un passage, éveiller des forces internes, préparer un rituel, ou encore consacrer des outils.

      On aborde aussi les baptêmes magiques, les immersions initiatiques, la relation entre eau, mort symbolique et renaissance, l’usage de l’eau dans les tests du surnaturel, les protections, les exorcismes, et le rôle des chaudrons comme matrices de transformation.

      Cette partie fait le pont entre la magie populaire et le travail intérieur, révélant que l’eau, dans les traditions anciennes, est aussi un symbole de la conscience fluide qui sert d’accès à l’Autre Monde.

      Le cours est disponible ce mois-ci, en décembre, je demande 500€

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