Ba Men Da Xuan

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    Nei Guan Jing : Livre de la Contemplation Intérieure

    Clasiques / Classics
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    • Le Professeur
      Le Professeur last edited by

      Le Neiguan Jing s’ouvre comme une respiration cosmique : le Ciel et la Terre s’unissent, le Yin et le Yang se métissent, et de cette rencontre naît l’être humain. Le corps apparaît comme le fruit d’un vide qui se condense, d’un souffle qui s’assemble, d’une lumière qui descend. Dès l’origine, le texte invite à voir que notre existence n’est pas individuelle mais cosmique, que la vie qui nous traverse est antérieure à notre naissance, et que l’observation intérieure consiste d’abord à reconnaître cette source.

      Du point de vue du méditant, ces premières lignes sont un appel à revenir au point d’avant : le point où aucune identité n’est encore figée, où le cœur est simple, où l’esprit ne se divise pas. Il s’agit de se rappeler que notre agitation actuelle n’a rien d’essentiel, qu’elle est un ajout tardif, et que derrière elle persiste un état embryonnaire de clarté. Pour l’alchimiste interne, ces lignes décrivent la genèse du Dan : l’union du yin profond et du yang subtil, première étincelle du germe qui deviendra l’embryon intérieur. Pour le pratiquant de nei gong, elles désignent la tâche de reconstruire, dans un corps adulte, la cohérence simple et silencieuse de la structure originelle.

      Lorsque Lao Jun énumère les étapes de la gestation, il parle autant du corps physique que des couches successives de l’esprit. Chaque mois est une métaphore de l’organisation interne : la condensation de l’essence, l’apparition de la forme, l’animation par le mouvement yang, la stabilisation par la profondeur yin, l’harmonisation des organes, l’ouverture des orifices, la descente de l’esprit véritable, la formation du palais intérieur, l’accomplissement du souffle. Le texte montre que notre être est le résultat d’une superposition de strates, chacune ajoutée à la précédente. Le méditant apprend alors que rien de ce qu’il considère comme « lui » n’est définitif. L’alchimiste reconnaît dans ces étapes la maturation lente du Dan. Le pratiquant corporel y voit les phases successives par lesquelles le corps interne se réorganise.

      Lorsque Lao Jun introduit les divinités internes, il ne décrit pas une mythologie, mais une cartographie de la conscience distribuée dans le corps. Le souverain de la tête éclaire, celui du cœur gouverne, celui du nombril protège la racine de l’essence. Les trois hun et les sept po deviennent des forces vivantes, des impulsions subtiles perceptibles dans les mouvements du cœur et du souffle. La respiration qui irrigue le Palais de la Boue permet à l’esprit de demeurer clair. La méditation y voit la nécessité de se rendre présent à la totalité du corps. Le nei dan y reconnaît les polarités nécessaires à l’unification interne. Le nei gong y voit les bases d’un corps vivant dont chaque articulation participe à la clarté.

      Le texte se tourne alors vers le cœur, maître du corps, maître de l’esprit. Lao Jun décrit un cœur capable de devenir immense ou imperceptible, capable d’englober le monde ou de pénétrer le plus infime détail, pourvu qu’il soit libéré de ses attaches. Lorsqu’il est pur et calme, il engendre la vie ; lorsqu’il est trouble et agité, il mène à la confusion. Il n’a pas de forme, pas de limites, pas de définition fixe. Cette description est une invitation à reconnaître que l’esprit n’est pas une chose que l’on peut tenir : il est un mouvement, une clarté, un reflet. En méditation, cette reconnaissance dissout l’idée même de contrôle. En alchimie, elle enseigne que le cœur est le siège du feu, et que ce feu doit être adouci pour ne pas brûler l’essence. En travail corporel, elle montre que chaque émotion contracte ou libère le corps, modifiant sa respiration et son axe.

      Le corps humain apparaît ensuite comme un univers miniature : les yeux sont le soleil et la lune, les cheveux sont les étoiles, la tête est une montagne sacrée, les organes sont des palais. Cette vision n’est pas poétique par simple esthétique ; elle est la manière taoïste de rappeler que l’on ne travaille pas sur un organisme mécanique, mais sur un cosmos vivant, dont la méditation, l’alchimie et le mouvement doivent révéler la profondeur.

      Lorsque Lao Jun expose les différentes forces internes — nature, destinée, cœur, intention, volonté, intelligence, sagesse, âme active, âme passive, essence, souffle, sang — il montre que la vie humaine est une composition subtile. Le méditant comprend que tous ces mouvements ne sont que des phénomènes ; aucun n’est un « moi ». L’alchimiste y reconnaît les pièces qui devront être réunies. Le pratiquant corporel y voit les différentes densités de sensation qui devront se synchroniser.

      Le texte devient ensuite plus sévère : les émotions, les désirs, les illusions, les vues erronées. C’est la chaîne de l’errance. Les six émotions engendrent les illusions, les illusions engendrent les consciences dispersées, les consciences dispersées engendrent l’attachement, et l’attachement engendre la souffrance. À ce stade du texte, la méditation devient un art de voir, instant après instant, comment une simple préférence peut devenir une tempête intérieure. Le nei dan y voit les pertes d’essence qui empêchent l’embryon interne de prendre forme. Le nei gong y voit les tensions qui bloquent la respiration et déforment la posture.

      Puis vient une distinction essentielle : le Dao ne naît ni ne meurt ; seule la forme le fait. Celui qui garde son cœur pur laisse le Dao demeurer. Celui qui s’attache ou qui fuit le trouble le perd. Chercher la vie sans se vider, craindre la mort sans préserver l’esprit : voilà les contradictions de l’être humain. La méditation apprend la simplicité. L’alchimie apprend la stabilité. Le travail corporel apprend la continuité.

      La section suivante compare l’esprit à une lampe, dont la lumière dépend du feu, de la mèche, de l’huile et du récipient. C’est l’une des images les plus parfaites du Tao. Pour que la lumière apparaisse, tout doit être juste : la posture, la respiration, la tranquillité du cœur, la finesse de l’attention. Rien n’est forcé ; tout est ordonné. Cette image résume le cœur du travail taoïste : ajuster les conditions, et laisser la lumière apparaître.

      Ensuite, Lao Jun décrit les qualités du cœur : vide, simple, calme, pur, droit, fluide. Ces qualités ne se fabriquent pas. Elles apparaissent lorsque ce qui les empêche a été relâché. Elles sont le fond naturel du cœur.

      Il dit alors que connaître le Dao est aisé, mais y croire est difficile ; croire est aisé, mais pratiquer est difficile ; pratiquer est aisé, mais obtenir est difficile ; obtenir est aisé, mais garder est difficile. Ce passage rappelle que toute illumination est fragile, que toute clarté doit être entretenue, que l’esprit a tendance à retomber dans l’habitude. Le méditant y apprend la patience, l’alchimiste la constance, le pratiquant corporel la répétition juste.

      La section 11 insiste sur un point fondamental : le Dao ne se transmet pas par les mots. Il vient habiter le cœur clair. L’effort excessif détruit la voie, l’agitation brûle l’esprit, la recherche tendue éloigne ce que l’on cherche. Le pratiquant doit apprendre à se détendre jusque dans ses fondations.

      Puis Lao Jun décrit la consolidation : préserver l’esprit, affermir la racine, laisser l’essence se rassembler, le souffle se stabiliser, la structure interne se construire. Lorsque le trouble disparaît, la respiration devient silencieuse et profonde, et l’être se transforme sans éclat, comme la croissance d’une montagne ou l’éclosion d’un bourgeon.

      Enfin, le texte s’achève dans une grande simplicité. Lao Jun dit qu’il n’est pas né saint, qu’il a appris, qu’il a reçu, qu’il a pratiqué, et qu’il a découvert que tout se jouait dans le cœur. Toutes les méthodes, tous les textes, toutes les pratiques convergent vers ce point unique. Ce n’est ni un dogme ni un secret : c’est un état d’être. Lorsque le cœur devient clair, la méditation devient naturelle, l’alchimie devient vivante, le corps devient unifié.

      Le Neiguan Jing nous enseigne que la transformation n’est pas un ajout, mais un dévoilement. Rien n’est à obtenir : tout est à rendre disponible. La voie consiste à laisser tomber ce qui obscurcit, pour que ce qui est originellement pur apparaisse de lui-même.

      C’est ici que le texte se referme, non comme une conclusion, mais comme une invitation. Regarder à l’intérieur, simplement, sincèrement, patiemment. Tout y est déjà.


      The Neiguan Jing opens like a cosmic breath: Heaven and Earth unite, Yin and Yang intermingle, and from this encounter, human beings are born. The body appears as the fruit of a condensing void, an assembling breath, a descending light. From the outset, the text invites us to see that our existence is not individual but cosmic, that the life that flows through us predates our birth, and that inner observation consists first and foremost in recognising this source.

      From the meditator's point of view, these first lines are a call to return to the point before: the point where no identity is yet fixed, where the heart is simple, where the mind is not divided. It is a matter of remembering that our current agitation is not essential, that it is a late addition, and that behind it there remains an embryonic state of clarity. For the inner alchemist, these lines describe the genesis of Dan: the union of deep yin and subtle yang, the first spark of the germ that will become the inner embryo. For the practitioner of nei gong, they refer to the task of rebuilding, in an adult body, the simple and silent coherence of the original structure.

      When Lao Jun lists the stages of gestation, he is referring as much to the physical body as to the successive layers of the mind. Each month is a metaphor for internal organisation: the condensation of essence, the appearance of form, animation by yang movement, stabilisation by yin depth, harmonisation of the organs, opening of the orifices, descent of the true spirit, formation of the inner palace, accomplishment of the breath. The text shows that our being is the result of a superimposition of strata, each added to the previous one. The meditator then learns that nothing he considers to be 'himself' is definitive. The alchemist recognises in these stages the slow maturation of Dan. The physical practitioner sees in them the successive phases through which the internal body reorganises itself.

      When Lao Jun introduces the internal deities, he is not describing a mythology, but a cartography of consciousness distributed throughout the body. The ruler of the head enlightens, the ruler of the heart governs, and the ruler of the navel protects the root of the essence. The three hun and the seven po become living forces, subtle impulses perceptible in the movements of the heart and breath. The breath that irrigates the Mud Palace allows the mind to remain clear. Meditation sees in this the necessity of being present in the entirety of the body. Nei dan recognises in this the polarities necessary for internal unification. Nei gong sees in this the foundations of a living body in which each joint contributes to clarity.

      The text then turns to the heart, master of the body, master of the mind. Lao Jun describes a heart capable of becoming immense or imperceptible, capable of encompassing the world or penetrating the smallest detail, provided it is freed from its attachments. When it is pure and calm, it generates life; when it is troubled and agitated, it leads to confusion. It has no form, no limits, no fixed definition. This description is an invitation to recognise that the mind is not something that can be held: it is a movement, a clarity, a reflection. In meditation, this recognition dissolves the very idea of control. In alchemy, it teaches that the heart is the seat of fire, and that this fire must be softened so as not to burn the essence. In bodywork, it shows that each emotion contracts or releases the body, changing its breathing and its axis.

      The human body then appears as a miniature universe: the eyes are the sun and moon, the hair is the stars, the head is a sacred mountain, the organs are palaces. This vision is not poetic for purely aesthetic reasons; it is the Taoist way of reminding us that we are not working on a mechanical organism, but on a living cosmos, whose depth must be revealed through meditation, alchemy and movement.

      When Lao Jun expounds on the different internal forces—nature, destiny, heart, intention, will, intelligence, wisdom, active soul, passive soul, essence, breath, blood—he shows that human life is a subtle composition. The meditator understands that all these movements are only phenomena; none of them is the 'self'. The alchemist recognises the pieces that must be brought together. The physical practitioner sees the different densities of sensation that must be synchronised.

      The text then becomes more severe: emotions, desires, illusions, erroneous views. This is the chain of wandering. The six emotions give rise to illusions, illusions give rise to scattered consciousness, scattered consciousness gives rise to attachment, and attachment gives rise to suffering. At this stage of the text, meditation becomes an art of seeing, moment by moment, how a simple preference can become an inner storm. Nei dan sees this as a loss of essence that prevents the internal embryo from taking shape. Nei gong sees this as tensions that block breathing and distort posture.

      Then comes an essential distinction: the Dao is neither born nor does it die; only form does. Those who keep their hearts pure allow the Dao to remain. Those who cling to or flee from turmoil lose it. Seeking life without emptying oneself, fearing death without preserving the spirit: these are the contradictions of human beings. Meditation teaches simplicity. Alchemy teaches stability. Physical work teaches continuity.

      The following section compares the spirit to a lamp, whose light depends on fire, wick, oil and container. This is one of the most perfect images of the Tao. For the light to appear, everything must be just right: posture, breathing, tranquillity of the heart, fineness of attention. Nothing is forced; everything is orderly. This image sums up the heart of Taoist work: adjust the conditions and let the light appear.

      Lao Jun then describes the qualities of the heart: empty, simple, calm, pure, upright, fluid. These qualities cannot be manufactured. They appear when what prevents them has been released. They are the natural foundation of the heart.

      He then says that knowing the Tao is easy, but believing in it is difficult; believing is easy, but practising is difficult; practising is easy, but obtaining is difficult; obtaining is easy, but keeping is difficult. This passage reminds us that all enlightenment is fragile, that all clarity must be maintained, that the mind tends to fall back into habit. The meditator learns patience, the alchemist learns constancy, the physical practitioner learns correct repetition.

      Section 11 emphasises a fundamental point: the Dao cannot be transmitted through words. It comes to dwell in the clear heart. Excessive effort destroys the way, agitation burns the mind, and tense searching drives away what one seeks. The practitioner must learn to relax down to their very foundations.

      Then Lao Jun describes consolidation: preserving the spirit, strengthening the root, allowing the essence to gather, the breath to stabilise, the internal structure to build. When the turmoil disappears, the breath becomes silent and deep, and the being transforms without fanfare, like the growth of a mountain or the blossoming of a bud.

      Finally, the text ends with great simplicity. Lao Jun says that he was not born a saint, that he learned, that he received, that he practised, and that he discovered that everything was played out in the heart. All methods, all texts, all practices converge on this single point. It is neither a dogma nor a secret: it is a state of being. When the heart becomes clear, meditation becomes natural, alchemy becomes alive, and the body becomes unified.

      The Neiguan Jing teaches us that transformation is not an addition, but a revelation. Nothing needs to be obtained: everything needs to be made available. The path consists of letting go of what obscures, so that what is originally pure can appear on its own.

      This is where the text ends, not as a conclusion, but as an invitation. Look within, simply, sincerely, patiently. Everything is already there.

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